Pour ceux qui n'ont pas facebook et qui veulent tester l'endurance: je vous raconte mon aventure ici, pourvu que ça vous donne envie de vous lancer:
16 septembre 2016:Mon premier Bol d’Argent avec FMR34 
Je sais bien, le titre semble dire que c’est le début d’une longue histoire alors que j’ai seulement commis une vilaine infidélité à ma discipline “ le Rallye Routier Moto”. C’est le probleme avec moi, quand ça me plait je me transforme volontiers en Jean-Marc Généreux !! Je vais donc vous raconter comment je me suis retrouvée engagé au bol d’argent au coté de Barbara Collet, dans le team FMR34 composé de lycéens de Pierre Mendes France et encadré par deux super profs Brice Galy et Marc Sanchez Marc Michel. Apres avoir lu ça vous comprendrez surement pourquoi je suis tombée dans les bas-fond de l’addiction et si c’est pas le cas, mettez vous au foot parce que vous faites fausse route. L’endurance, c’est pas pour les pleureuses!!!!!
Mais d’abord qu’est ce que c’est exactement le bol d’argent? Bonne question! c’est une course d’endurance de 3H en roadster maxi 800cm3, une des 3 courses annexe au prestigieux 24H du Bol d’or qui, depuis 2015 retrouve ses racines en prenant place sur le non moins prestigieux circuit Paul Ricard du Castellet. Je vous fait l’impasse sur le coup de téléphone magique du Lycée Ldm Pierre Mendès-France en début d’été, qui ouvrera le bal de cette épique aventure humaine. Je ne vais pas non plus vous détailler le boulot monstrueux qu’à demandé la préparation de la moto par les profs et les lycéens. Ni les essais au pré-bol qui ont bousculés mes habitudes avec l’apprentissage des vitesses inversées, la découverte de la moto et de ce sublime circuit. Tout ça en moins de temps qu’il faut pour dire ouf car le jour J est déjà arrivé!
Mercredi 14 septembre 14H30: Nous arrivons aux portes du circuit, on récupère les accréditations et direction le paddock G pour l’installation du campement. On passe à l’administratif et au technique sans encombres mais sous des trombes d’eau. Une accalmie nous laisse juste le temps de faire un quart de tour du circuit à pied et en vélo pour revoir les trajectoires et ça retombe de plus belle (la pluie d abord puis Bastian en vélo ensuite). La nuit sera dure pour les élèves sous le barnum. On les retrouvera le lendemain, pour certains tout flasques, gorgés d’eau et pour d’autres, dérivant au grès du courant... Blague à part c’était pas très drôle pour eux.
Jeudi midi, nous avons 1H d’essais libre après la session des pilotes du bol d’or classique. Comme il était prévisible, le service gériatrique surchargé de boulot s’est fait biaiser par une des mamies qui n’as pas pu se retenir au bout du long couloir du mistral........ arriva ce qui arriva..... Il faudra donc jongler avec l’absorbant et prendre des trajectoires aléatoires pour ne pas finir nous aussi en mauvaise posture. Jeudi, fin de journée, première séance qualificatives. Les jeunes changent les pneus. Tout se passe bien, Le team FMR34 se qualifie 29éme sur 60 équipage sur notre belle MT09 “Maité Atsuko”. Je suis à plus d’une seconde et demi de Barbara, mais nous avons toutes deux amélioré nos chronos des essais pré-bol, ce qui est une bonne chose.
Vendredi matin, il a plu toute la nuit, nous ferons finalement l’impasse sur la seconde séance de qualification de 9H. Inutile d’aller risquer de se faire mal alors que la météo annonce l’arrêt de la pluie vers 10H. La piste aura bien le temps de sécher pour le départ à 14H. Roulement de tambours, il est temps de décider laquelle de nous deux prendra le départ. Là les choses se corsent, effectivement nous venons de croiser Bruno Langlois!! Tout le monde sait que j’aimerai vraiment le faire, mais voilà, c’est le pilote le plus rapide qui prend le départ. J’ai beau annoncer mes superbes temps au 100m haie, ça n’impressionne personne! Je lâche tout les arguments possible en désespoir de cause et là, bam, magique, Barbara me lance,” vas y So, t’en a jamais fait moi je connais déjà, fait toi plaiz” Cette phrase se balade encore dans ma tête, comme posée sur un coussin de velours quand la voix de Marc explose le polochon doré en me ramenant à la réalité! Effectivement la balle est dans mon camp maintenant, il ne faut pas que je me loupe!
13H30 nous sommes installés devant le GMT94, qui nous accueille dans leur box pour pouvoir suivre les chronos en live. Ca c’est jute énorme! La pression monte, j’aurais préférée lever le coude pour la faire redescendre plutôt, mais je m’égare là, ce n’est pas le sujet.... Après avoir fait 3 fois pipi, marmonner deux fois je vous salut Marie et demander grâce à notre divinité à tous; sainte gamelle, j’enfile le haut de ma combi, mes gants et mon casque kiwi. On annonce au micro “procédure de départ dans 3 minutes”. 3 minutes!! 3 minutes!! j’aurais pu faire pipi encore une fois!!
C’est le départ et je suis en place, les fesses sur Maité, je pars pour le tour de formation. Ça part très doucement j’essais de ne pas trop refroidir mes pneus en accélérant fort et en freinant de la même façon. J’arrive sur la ligne droite des stands pour me placer, Thibaud Mtr notre jeune team Manager me fait signe, je me dirige vers lui, la moto en épi, je la lui confie et part me placer dans le cercle blanc de l’autre côté de la piste. Prête pour le faux départ (tour de chauffe). Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression d’être dans un film de John Wayne. immobile les doigts tendus, le regard fixé sur le directeur de course, prête à dégainer au moindre mouvement de sa main droite. Il ne manque que le son de l’ harmonica et les buissons qui traversent pour compléter ce tableau.
Ça y est, le panneau 30 secondes est sorti. j’attend, tel un chien d’arrêt prêt à bondir pour débusquer sa proie. Et là le drapeau s’abaisse. Je pars en trombe, j’enfourche la 34 en débrayant et lance le démarreur par 2 fois avant que madame veuille bien se donner la peine. Je vous en prie, voyons, après vous. Oh! non je n’en ferais rien, tout le plaisir est pour moi, allez-y. “Maissss démarre Cona####”!!!! Pardon mais dans un pareil moment la politesse et les bonnes manières s’effacent pour laisser place à diverses crudités et autre grognements primaires. Pardon Maman!!
Voilà c’est le départ, le vrai, le bon!! Surement la chance du débutant je fais un départ canon. je remonte 4 places mais au “S de la verrerie” je manque d’insisivité je me fait reprendre deux places. La baston avec le groupe ne s’arrête pas de tout mon relais, je fais bien attention à repérer la “guitoune” du GMT94 pour le panneautage pour ne pas louper d’infos importante. Quelques tours plus tard, j’aperçois “BOX1” ça fait déjà 44 minutes que je roule dans mes chronos de qualifs et dans seulement 2 tours il faudra passer le relais. je remets un coup de collier pour repasser un concurrent avant de couper la piste pour rentrer dans les stands. J’enclenche le régulateur de vitesse manuel (ou portugais) qui n’est d’autre que le quart de gaz avec le pied sur le frein pour ne surtout, surtout pas dépasser 60km/H au compteur. Et je tire comme ça jusqu’au box 15. Stop, j’arrête la moto en première, je remet le coupe contact sur on et je descend rapidement pour laisser place au ravitaillement et à Barbara, on est 26eme.
J’ai fini mon premier relais, je suis trop bien, on pourrait même croire que je suis détendue, mais non, ça boue là dedans!!. Les jeunes envoient du lourd, pas de gestes confus, tout est bien calé. Le plein fait, Barbara démarre et je la regarde s’éloigner. Je ne veux pas en perdre une miette, Marc m’appelle dans le box du GMT et là je passe dans l’envers du décors.
Comme une impression de me dédoubler en suivant sur l’écran ma propre course. On remonte encore des places, Barbara assure, Marc est concentré. Juste un instant je m’égare a regarder ce qui se passe autour de moi. Les mécanos du GMT s’affairent sur les derniers préparatifs, les R1 déshabillées nous laissent entrevoir leurs plus beaux atouts. Les pièces détachées sur les étagères sont magnifique. Tout est à sa place. J’en viens à me questionner sur la propriété de l’assise sur laquelle je me trouve. Serait-ce la place de David, ou peut être celle de Niccolo, a moins que ce soit le fauteuil de Lucas........En réinventant l’histoire de boucle d’or je recommence à voyager sur mon petit coussin de velours. Encore une fois, le père Sanchez coupe cours à mon vagabondage en me lançant “prépare toi dans 3 tours c’est à toi”.
Second relais, je me surprend à augmenter un peu le rythme, je me sens de mieux en mieux sur la moto, j’ai de bonnes sensations de glisse sur la réaccel que je pense maintenant maîtriser. Le poids sur le cale pied extérieur le buste à l’intérieur sur l’avant je me sens en sécurité, je prend un pied monstrueux. Les conseils de Marc et le petit mot de Thibaud Doutre sur ma position dans signe commencent a payer. J’ai gagné une seconde, c’est pas mirobolant mais moi ça me va. Je suis maintenant dans les chronos de Barbara. Drapeau jaune, je fais l’inter à un gars au virage du pont, les safety cars sortent, le rythme baisse et j’accroche le bon wagon et je rend ma place pour ne pas avoir de soucis avec la direction de course.
Sur le panneau je lis BOX. (la stratégie est bonne, refaire partir Barbara pour remonter dans la tête de course) mais juste après le safety sors et la course reprend, pas le temps de changer de pilote. Je me fais surprendre par une tryumph qui envoie la sauce bien plus tôt que moi. J’ai perdu du temps pour réagir, beaucoup de nouveauté pour moi. Je me remets dans la course, je ne vais quand même pas me laisser faire! Je vérifie bien que le “BOX” a bien disparu sur le panneau le tour suivant et gaz. Encore un tirage de bourre dantesque avec un concurrent qui durera jusqu’à la fin de mon relais. Ca y est je suis au box, je ne voulais plus sortir. Nous rentrons dans les dernières 45 minutes de course on est 23 ème.
La question se pose si on aura assez d’essence pour finir, le calcul fait au plus juste, on devrait passer. Je reste alerte, sur le qui vive si je dois remonter en selle. Nous voici à la 21 eme position, le 20eme est à 8 secondes et Barbara remonte dessus. Le 19 se voit obligé de ravitailler et nous passons donc 20. On est sur le premier écran ce fameux top 20 qu’on convoitait tant depuis le début!! Il reste 3 tours, on passe 19!!!!! Tout je monde jubile, c’est la fête avant la fin. Comme veut le vieil adage “jamais deux sans trois”, quand le coussin en velours apparaît il y a toujours quelqu’un pour casser l’ambiance. Le drapeau à damier ne sort pas sur la tête de course, on nous fait faire un tour supplémentaire. Ce sera le tour de trop. Barbara tombe en rade et termine péniblement le tour, on se fait reprendre deux places. Résultat 21ème position.
Une course mémorable, la première et j’espère pas la dernière. Je remercie du fond du cœur Marc et Brice pour avoir cru en moi, pour m’avoir fait rouler, pour l’organisation et la préparation de ce rêve grandeur nature. Merci à ma coéquipière pour les bons délires, et pour m’avoir donné les reines du départ j’t’aime ma poule. Merci à Martial Gsxr, à Yannick Collet qui réussissent à nous supporter toutes les deux, pourvu que ça dure!!. Un grand Chapeau bas aux jeunes. En une course ils sont passés du statut de débutant apprenti à semi pro!! Bravo! Merci aux Kudaciés, et tous les bénévoles qui sont acteur de cet événement mondial. à Mag motardes à tous ceux qui nous ont soutenu de prés ou de loin, en direct ou via les réseaux sociaux. Heureuse, tout simplement.
Comment ne pas remercier le GMT pour leur gentillesse, leur hospitalité. Merci grandement au big boss Eric de Seynes , Christophe Guyot. Une aventure telle que celle que nous venons de vivre ne serait pas possible sans l’aide de notre partenaire principal la Mutuelle des Motards, plus qu’une aide financière c’est toute une dynamique humaine qui est mise en place pour nous soutenir dans cette épopée fantastique. Merci à France 3 Languedoc Roussillon et Toulon pour les images et pour tout ce que vous nous avez fait vivre pendant 4 jours. Merci à nos partenaires S2 Concept, Motoshop34, Emc France Martin, Hexis, 3DMS et tous ceux qui ont apposés leur pierre a l’édifice.
Je ne vous parlerais pas de cette ambiance particulière lors du départ du bol d’or. Je ne vous parlerai pas non plus du tour du circuit VIP avec l’équipe France 3 LR à 2H00 du matin. Ni des somptueux passages du SERT dans les “S de la verrerie” réveillant tout nos sens, à nous en faire frissonner le corps. Je ne donnerai pas de détails sur le son des moteurs hurlants a 320km/h à fond de six sur la ligne droite du mistral. Ni sur le travail gigantesque accompli par les équipes qui donnent tout et qui luttent chaque secondes. Non pas pour être premier mais juste pour avoir la chance de passer la ligne d’arrivée. Pour pouvoir dire “je l’ai fait, nous l’avons fait ensemble”. Car ici, pire que la défaite, c’est l’abandon.
Non je ne vous parlerais pas de tout ça car le bol d’or ça ne se raconte pas, ça se vit.
Merci de m’avoir lu. Bises à tous.
Sony.
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Sujet: Une Rallyewomen au bol d'argent 2016 
Mer 21 Sep - 22:30
